Une histoire du milieu

Publié le par sansgueant.92100

Comme il n’est pas permis de parler politique  un jour d’élection, je vais vous raconter une histoire du milieu.
 
 Les tontons flingueurs des Hauts de Seine, dont certains  avaient été ou étaient  encore en délicatesse avec la justice, s’apprêtaient à accueillir dans leur cercle le futur ex chef de la police.


Il était appelé à occuper le poste du titulaire actuel  qui avait manqué  de discernement, au point de provoquer un rififi au sein du clan qui aurait vraiment fait désordre.  Nos tontons flingueurs détestaient le désordre,  toujours préjudiciable aux affaires.  L’impétrant avait dû repérer son point de chute en regardant un vieil  atlas  de la région parisienne qui  parlait encore de Boulogne sur Seine, appellation abandonnée depuis quatre vingt ans.  La ville accueillait, à l’époque, une forte population immigrée , notamment Russes, Polonais, Arméniens, européens du Sud.  Ils avaient permis à l’industrie locale de devenir florissante et servaient déjà   de bouc émissaires pour tous les désordres  de la vie urbaine et la société industrielle.


La ville avait changé de nom  depuis et comporte nettement moins de nouveaux immigrants.  Ceux-ci y sont généralement  discrets, sauf s’ils excellent dans une discipline sportive, artistique ou par leurs qualités d’entrepreneurs.  Mais sans doute inspiré par les libelles fascisants  des années 1930, à Boulogne sur Seine qui s’en prenaient  aux étrangers et aux élites apatrides, il lança un mot d’ordre  de préservation de l’identité française, face aux périls  potentiels d’invasions étrangères.  Il aurait sans doute aimé évoquer les menaces d’une  cinquième colonne travaillant pour le compte des  islamistes;  mais seuls les plus de 60 ans auraient compris l’allusion, ce qui aurait tout de même un peu réduit  sa base électorale. 


De toutes manières notre homme était trop avisé pour croire en ces balivernes tout juste bonnes pour l’électeur de base.  En agitant cet épouvantail, Il voulait seulement donner des gages au capo dei capi qui en avait fait son fonds de commerce.
 
 Il faut bien donner des preuves de loyauté et d’un zèle, sans états d’âme, quand on veut devenir un parrain local!

 

Y. Audiard, retenu, n’a pas pu donner son style  inimitable à ce scénario qui aurait pu l’inspirer .

Publié dans Humeur

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